Claude Autant-Lara
Biographie
Préface par Bertrand Tavernier
En librairie le 18 avril 2018
Admiré dans les années 1950 comme un cinéaste majeur, Claude Autant-Lara est tombé aujourd’hui dans un statut incertain, selon les aspects de l’homme et de sa carrière que l’on souhaite mettre en avant. La vie et la carrière de l’auteur de La Traversée de Paris, de L’Auberge rouge, d'En cas de malheur du Diable au corps ont connu, du point de vue de la réputation, des évolutions que l'on rencontre rarement dans une même destinée. Considéré successivement comme un marginal, un grand réalisateur de gauche, un cinéaste dépassé et même d’extrême droite, il est un personnage très particulier, qui a tourné avec les plus grands acteurs et actrices de cet âge d’or du cinéma français (Gérard Philippe, Michèle Morgan, Jean Gabin, Brigitte Bardot, Bourvil, Michel Simon, Danielle Darrieux, …).
Jean-Pierre Bleys explore comme jamais encore le travail de ce cinéaste qui a mis sa vie entière au service de ses films. Grâce à un travail de recherche impressionnant, l'auteur détaille la carrière d’Autant-Lara, oeuvre après oeuvre, de ses débuts dans le cinéma muet en tant que décorateur pour Marcel L’Herbier jusqu’en 1976 date de son dernier film, en passant par son passage à Hollywood dans les années 1930. Cette biographie s’imposera comme la plus complète sur Claude Autant-Lara et sera l’occasion d'une visite de l'histoire du cinéma français, de retrouver les acteurs qui peuplent ses films, de vibrer à l'évocation de grandes oeuvres, de traverser le 20e siècle et ses tourments.
Préface de Bertrand Tavernier
" À l’époque où il se sentait rejeté par tout le monde, nous l’avions accueilli à l’Institut Lumière, où nous lui avions rendu deux hommages. J’étais un jeune metteur en scène qui présentait ses oeuvres, les défendait et discutait avec lui devant le public. J’ai découvert que cela ne l’empêchait pas de baver sur mes films, détruisant Le juge et l’assassin, le choix des acteurs (« Quand je pense que j’avais choisi Gérard Philippe »), ou Un Dimanche à la campagne : il réglait son compte au merveilleux petit roman de Bost, et du coup à Bost lui-même – énervé, Max Douy m’avait dit qu’il lui avait vertement répondu. Oui, il n’était pas aimable, pas facile à aimer et cela se sent plusieurs fois dans le livre, où l’on se prend même à le détester.
En fait, ses énormes défauts étaient le revers exact de ses qualités : sa force de caractère pouvait devenir de l’entêtement, son énergie se dilapider dans de vaines batailles, des colères absurdes, son engagement social et politique se tromper de cible en affichant les mêmes certitudes (il n’est pas le seul dans ce cas qui ait fait le tour du cadran), sa passion, son exigence le rendre possessif, atrabilaire et jaloux. Je lui trouve d’ailleurs pas mal de ressemblances – violence de certains propos, attaques contre des collègues – avec Maurice Pialat, défauts qu’on oublie heureusement quand on revoir Douce ou En cas de malheur comme La Maison des bois ou A nos amours. On peut penser que cette animosité est une perte de temps, une dépense d’énergie inutile et usante.
Mais, comme le montre Jean-Pierre Bleys, restent les films qui le dépassent, grâce aussi à Jean Aurenche et Pierre Bost, de même que Carné fut transcendé par Prévert et le lui rendit bien. De Chiffon à Douce en passant par Lettres d’amour, Occupe-toi d’Amélie, La Traversée de Paris, En cas de malheur, Le Journal d’une femme en blanc. "
À propos de l’auteur
Jean-Pierre Bleys est né en 1948 à Mirande, Gers. Il passe son enfance et adolescence à Albi, où il se passionne pour le rugby à XIII et le cinéma après la vision en juin 1958 des Misérables de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin. En automne de la même année, la sortie d’En cas de malheur, très médiatisée, lui rend familier le nom de Claude Autant- Lara sans qu’il ait vu le film. Sa carrière de professeur lui a fait enseigner le français, le latin, le grec, et l’histoire du cinéma, dans plusieurs lycées d’Angers. Il a publié des articles dans les revues Les Cahiers de la Cinémathèque, Positif, 1895 et a collaboré aux ouvrages collectifs Cent ans de cinéma français (Le Cerf, 1989), Dictionnaire des films (Larousse, 1990).
Jean-Pierre Bleys
Claude Autant-Lara
Format 14/5 x 24 cm, 1 056 pages, 50 illustrations
Prix provisoire : 32€
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En mai / juin : Rétrospective Claude Autant-Lara à l’Institut Lumière
SOIRÉE SPÉCIALE CLAUDE AUTANT-LARA
En présence de Jean-Pierre Bleys
Jeudi 3 mai
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> Retrait des places conférence
19h Conférence sur Claude Autant-Lara
par Jean-Pierre Bleys
20h45 Présentation de Journal d'une femme en blanc de Claude Autant-Lara (1965, 1h45)
A la pause, séance de signature.