L’Institut Lumière se joint aux membres du Théâtre National Populaire de Villeurbanne pour célébrer son cent-et-unaire d’existence en rendant hommage à ses plus prestigieux directeurs : Jean Vilar, Georges Wilson, Roger Planchon, Patrice Chéreau et Georges Lavaudant, avec cinq longs métrages consolidant les liens entre l’univers des planches à celui du cinéma.
SOIRÉE SPÉCIALE : L’Institut Lumière célèbre l’anniversaire du Théâtre National Populaire Jeudi 16 septembre suivie de la projection du documentaire Le Théatre National Populaire de Georges Franju (1956, 28 min), puis de Une aussi longue absence de Henri Colpi Georges Wilson Une aussi longue absence de Henri Colpi Puteaux 1960 : Thérèse Langlois (Alida Valli) vit seule et tient un petit café. Son mari a été déporté pendant la guerre. Un jour elle aperçoit un vagabond (Georges Wilson) qui tourne autour de son établissement. Thérèse est émue et intriguée par cet homme qui ressemble étrangement à son mari... Avec un scénario signé Marguerite Duras, Une aussi longue absence interroge la mémoire face à la Seconde guerre mondiale. Henri Colpi (monteur aux côté d’Alain Resnais pour Hirsohima mon amour et L’Année dernière à Marienbad) ancre son film dans son temps, le nourrissant des enjeux sociaux et politiques de 1960, filmant la construction des grands ensemble. Il remporte d’ailleurs la Palme d’Or (ex-aequo avec Viridiana de Buñuel) et le Prix Louis-Delluc en 1961. Injustement tombé dans l’oubli, ce film envoûtant, dont le titre fait écho à son propre destin, est enfin visible en copie restaurée. |
Les autres séances :
Séance unique : Jeudi 2 septembre à 16h15 Roger Planchon Silencieusement des ordinateurs compilent des données et les écrans s’emplissent de signes. Dominique Auphal, haut fonctionnaire, marié, deux enfants, est nommé à un poste-clé dans une organisation internationale. Sa carrière s’annonce brillante, et les services secrets étrangers ouvrent un dossier sur lui. Il porte le numéro 51... Michel Deville adapte brillamment le ″roman non-romanesque″ de Gilles Perrault. Le livre était largement composé de rapports méthodiques sur la vie d’un homme observé à son insu. Le cinéaste reconstitue cette froideur clinique grâce à un procédé ingénieux : jamais on ne voit les services qui enquêtent sur la vie de Dominique Auphal alias 51. Celle-ci est décortiquée avec une minutie d’autant plus oppressante que les observateurs sont anonymes. Mais le plus troublant est que le spectateur est manipulé à son tour. Il se trouve de gré ou de force en position de voyeur, du côté des services secrets, face à personnage isolé, enfermé dans l’écran. Un film dérangeant et captivant. |
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Séance unique : Jeudi 9 septembre à 18h30 Jean Vilar Les Portes de la nuit de Marcel Carné (France, 1946, 2h, N&B) Une nuit de l’hiver 1945 à Paris. Diego (Yves Montand), un résistant, retrouve un ancien compagnon d’armes. Le même soir, le Destin, sous les traits d’un clochard (Jean Vilar), annonce à Diego qu’il va rencontrer la plus belle fille du monde. Malou (Nathalie Nattier), jeune femme lasse de son mari, un homme crapuleux, apparaît. Les instants de bonheur vont être brefs… Dernier film du duo Carné-Prévert, Les Portes de la nuit est un film d’une noirceur jamais atteinte par le cinéaste. Quelques mois seulement après la Libération, le film évoque les heures les plus sombres de la guerre, la collaboration, le marché noir. Pour Prévert et Carné, les lendemains ne sont pas si victorieux, l’heure n’est pas encore à la réconciliation nationale. Les Portes de la nuit est un échec commercial. Sans doute le public n’était-il pas prêt à se replonger si tôt dans les souvenirs encore douloureux des cinq dernières années. |
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Séance unique : Jeudi 23 septembre à 16h15 Patrice Chéreau Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (El-Wadaa va Bonaparte, Égypte, 1985, 1h55, coul.) Bonaparte (Patrice Chéreau) entame la campagne d’Égypte. Caffarelli (Michel Piccoli), l’un de ses généraux, part à la découverte de ce pays et va s’opposer à l’action exclusivement destructrice de Bonaparte... Avec cette coproduction franco-égyptienne gigantesque, Youssef Chahine met en image la campagne d’Égypte de Bonaparte avec une perspective nouvelle. Loin de ce que la culture populaire française en a retenu, il place la population et la culture égyptienne au centre de cette fresque. Chahine à ce propos dans un entretien au Monde en 1982 : « Oui, Bonaparte a été un abominable dévastateur, mais, finalement, il a été l’un des personnages les moins importants de l’expédition. Ce sont les intellectuels, parce qu’ils prennent si souvent plaisir à se mettre à plat ventre devant les conquérants, qui ont donné le rôle dominant au futur empereur en Égypte, où il a finalement abandonné ses hommes quand son rêve d’empire oriental lui a claqué entre les doigts. » Victime d’un malentendu sur son sujet et la figure de Napoléon, le film suscita un rejet d’une partie de la presse et du public à sa sortie. Un rejet difficile à comprendre aujourd’hui tant l’Histoire contée par Chahine, bien que complexe, reste généreuse, évidente et primordiale. |
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Séance unique : Jeudi 30 septembre à 18h30 Georges Lavaudant La Naissance de l'amour de Philippe Garrel (France, Suisse, 1993, 1h34, N&B) Paul et Marcus sont amis. Paul est comédien et a des enfants mais aime une autre femme que leur mère. Marcus est écrivain, sa compagne l’a quitté. Marcus veut récupérer Hélène et Paul ne garder que ses enfants… La quarantaine passée, les cinquante ans pour cap, les deux héros de Philippe Garrel sont les beaux perdants de l’amour. Brisés et indécis, ils choisissent le voyage contre la difficulté de vivre et d’aimer. Le cinéaste scrute la fracture du temps qui passe dans cette œuvre portée par le duo Jean-Pierre Léaud-Lou Castel. L’ombre d’Eustache et de la nouvelle vague plane toujours. |
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